La Pigeonne à Eciton! La fête c’est politique!

La Pigeonne était présente au festival techno psy trance Eciton à Sainte Marie aux Mines les 27 et 28 juillet!

L’équipe organisatrice d’Eciton a choisi cette année comme thématique « Comment faire de la fête un espace plus sûr? » Une table ronde a été dédiée à ce sujet, réunissant des festivalier.e.s, l’équipe d’Eciton, celle du Hadra festival, le collectif Dis Bonjour Sale Pute et La Pigeonne. Les échanges ont été riches et variés : partage de pratiques concrètes selon les situations, expériences vécues et mise en lumière des rapports entre oppressions systémiques et agressions.

La fête c’est aussi politique. Notre manière de faire la fête est intimement liée à nos idées politiques. S’organise-t-on de manière horizontale, en autogestion avec des référent.e.s plutôt que des chef.fe.s qui donnent des ordres? Qui occupe quelle place dans l’organisation? Qui communique publiquement et se met en avant? Qui effectue le travail ingrat? Comment les décisions sont-elles prises? Quel.le.s artistes programmons-nous? Privilégie-t-on des artistes minorisé.e.s pour éviter de se retrouver uniquement avec des hommes cis blancs, valides, hétéros et bourgeois aux platines ou derrière le micro ?

Se sent-on légitime à s’approprier des éléments de cultures marginalisées pour se parer de beaux costumes? Les différentes coiffes amérindiennes portées fièrement par des blancs sur le festival nous ont choquées… « Prendre le beau d’une culture, en tirer les avantages sans en avoir vécu le versant opposé me mettra toujours un peu mal à l’aise »* souligne Zoya Patel. En plus de l’esthétique, il y a ici une dimension politique et spirituelle que les blancs qui arborent ces coiffes ignorent probablement. Par ailleurs, dans ce cas, le versant opposé, c’est le génocide des peuples amérindiens par les colons britanniques… En réalité, l’appropriation culturelle élève soudainement des cultures victimes du capitalisme au statut de « cultures cool » dès lors que des blanc.he.s s’en emparent… franchement gênant non?

De plus, sommes-nous particulièrement vigilant.e.s aux comportements abusifs voire agressifs amplifiés par l’alcool et la drogue en contexte festif? Par exemple, un homme cis qui demande à une femme cis en soutien-gorge de se rhabiller n’est pas acceptable! Entrer dans un urinoir « femmes » pour un homme trans peut mettre mal à l’aise voire occasionner des remarques inacceptables alors qu’il suffirait d’indiquer « urinoir debout » et « urinoir accroupi ». OK ça sera pas la fin de la transphobie mais ça va participer à la reconnaissance des transidentités.

En fait, nous devons prendre en compte les enjeux liés au racisme, au sexisme, à la queerphobie, au validisme etc dans nos espaces de fête car ces enjeux déterminent malheureusement qui se sent légitime d’agresser qui. Le patriarcat, le capitalisme et le colonialisme infusent partout, même dans ces espaces qui se veulent pourtant très à gauche politiquement.

Pour alimenter la réflexion, on a apporté la distro de La Pigeonne avec des fanzines, badges, stickers, broderies, poteries, linogravures, etc…

Merci à l’équipe d’Eciton pour l’invitation et au plaisir de poursuivre ensemble ces réflexions!

en plein préparatif! yen a qui bossent… et yen a qui pioncent!!!

* Zoya Patel https://i-d.vice.com/fr/article/zmx5dx/peut-on-valoriser-une-autre-culture-que-la-sienne-sans-se-lapproprier

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