Sous les paillettes, la rage: anarchisme queer contre le néolibéralisme // 16 juillet

Lecture-discussion-arpentage-écoutedepodcast-visionnagedefilms-fabricationd’unzine

A la bibliothèque Marsha P. Johnson, le 16 juillet à partir de 10H

10h-12h30: discussion et partage de ressources (emmènes tes réflexions, tes expériences et des choses à discuter, lire, écouter ensemble)

12H30: repas partagé (emmenez des choses à manger et à boire)

14h-18h: suite de la discussion puis fabrication d’un zine collectif

Chaque mois de juin, c’est le mois des prides, des marches des fiertés arc-en-ciel et paillettes dont la majorité oublient que Stonewall c’était une émeute queer contre les violences policières, menée par des meufs trans racisées. En caressant l’hétéropatriarcat et le capitalisme dans le sens du poil, les LGBTQI+ marchent pour la « visibilité », pour défendre l’affirmation individuelle de son identité, l’acceptation de la « différence », l’intégration dans le modèle de la famille hétérosexuelle, défendent des politiques racistes et nationalistes, invitant même les flics, les entreprises et les fachos dans les cortèges. Le néolibéralisme queer pollue nos luttes, nos communautés, et jusqu’à nos esprits : que reste-t-il de la force insurrectionnelle queer quand il n’y a pas de désir de détruire le monde capitaliste et l’hétéropatriarcat, mais plutôt de « faire avec » et de s’y intégrer pour gagner des privilèges? Pour réfléchir ensemble à la libéralisation du mouvement queer, pour retrouver la flamme de l’insurrection, pour renouer avec les racines anarchistes transpédégouines, on vous propose à la bibliothèque Marsha P. Johnson du squat La Pigeonne une journée de lectures, d’arpentages, de partage de podcasts et de films, qui donnera lieu dans un deuxième temps à la conception d’un zine collectif.

La Pigeonne à la Queermess de Strasbourg le 2 juillet

La Pigeonne sera à la queermess de Strasbourg du 2 juillet qui se
déroulera à la maison des projets (91 route des Romains, quartier Koenigshoffen) de 10h à 18h.

Nous tiendrons plusieurs stands dont un infokiosque sur les questions queers, féministes, décoloniales, révolutionnaires et écologiques.

Vous trouverez aussi nos supers autocollants et badges, des linogravures vénères, des broderies et articles en crochets, parce qu’on aime fairede la propagande et créer de belles choses nous divertit de la merde
ambiante. Des membres du squat vont également concocter des desserts vg/vegan.

L’entrée a la queermess est gratuite, nos articles seront majoritairement à prix libres et l’argent ira en soutien au squat, à la bibli et aux habitant.es sans ressource.

Infos ici: https://queermessstrasbourg.wordpress.com/

Instagram : @queermess_strasbourg

La bibli est au salon d’éditions livresques et musicales La Chèvre les 15 et 16 avril

Ce mois-ci, la permanence habituelle de la bibli Marsha P. Johnson délocalise au salon d’éditions livresques et musicales La Chèvre au Molodoi les samedi 15 et dimanche 16 avril. Nous y serons de 13h à 18h pour présenter tout plein de fanzines créés entre autres par les personnes du collectif de la Pigeonne. En plus, nous animerons un atelier de linogravure samedi de15h à 17h et un atelier de broderie féministe dimanche de 15h à 17h!

Plus d’infos sur le salon par ici: https://azqs.com/lachevre/

A très vite!

19 MARS ✨KERMESSE D’ANNIVERSAIRE À LA PIGEONNE ✨

DIMANCHE 19 MARS – 12h-18h

KERMESSE D’ANNIVERSAIRE DE LA PIGEONNE

Viens fêter les trois ans de La Pigeonne, le squat féministe, queer, antiraciste de Strasbourg!

Trois ans de lutte, trois ans d’entraide et d’amitié, trois ans de survie anarchaféministe et de force collective aussi. Vive le squat et longue vie à La Pigeonne!

Cantine et kermesse de soutien pour le lieu et les personnes précaires qui y vivent!

12h-14h: CANTINE: au menu LE fameux couscous (vegan + pas vegan) de la Pigeonne, nos beignets de bananes, du jus de bissap…et des surprises😋

14h-18h: ateliers, jeux, bibliothèque, freeshop…

💎On cherche des copain-e-s pour filer un coup de main le jour même, la veille et en amont pour diffuser l’info ! Si tu es dispo’ et que ça te motive, hésite pas à répondre à ce message pour qu’on t’envoie la liste des tâches qu’on va se partager. On pourra aussi s’organiser pour l’hébergement si tu as de la route

★ Événement ouvert à tou.te.s ★
★ Tout est à prix libre mais CONSCIENT ★

Contact: lapigeonne[at]riseup[dot]net

Douce France, cher pays de mes souffrances

Suite à l’expulsion du campement de la place de l’Étoile à Strasbourg le 30 novembre 2022 et alors qu’une nouvelle loi immigration est en cours d’étude au parlement, on a eu envie de pousser un coup de gueule et d’aller un peu plus loin que les analyses soc’dem classiquement offusquées. Et surtout de transmettre la parole de nos proches sans-papiers qui subissent la violence des politiques migratoires françaises et européennes. Des récits qui mettent en lumière toute l’hypocrisie d’une pays pourtant si prompt à donner des leçons d’humanisme, voire de féminisme.

« Être gentil avec les gentils et méchant avec les méchants ». Difficile de trouver plus neuneu, pour ne pas dire outrageusement teubé, pour décrire une politique inhumaine, et pourtant c’est bien comme ça que l’infâme ministre de l’Intérieur décrit l’objectif de sa loi « Asile et Immigration ». On a parlé de ce projet avec des copain-e-s concerné-e-s, sous différents statuts : recours de demande d’asile, OQTF, procédure normale.

Depuis quelques mois, le gouvernement travaille sur un nouveau projet de loi « Asile et Immigration » (ce serait le 29ème en 42 ans !), qui est déjà passé en première lecture à l’Assemblée Nationale et est en cours d’étude au Sénat (qui y a ajouté, sur suggestion de Darmanin, le 28 février, des pistes pour restreindre le regroupement familial). Des mots du ministre de l’Intérieur (lui-même accusé de viols et d’abus de pouvoir), le projet de loi vise à « être gentil avec les gentils, méchant avec les méchants« . Cela veut dire délivrer plus d’obligations de quitter le territoire (OQTF), simplifier les procédures d’expulsion ou encore, en cas de délits graves, abroger 10 des 14 possibilités de recours contre les « reconduites à la frontière ». Le côté « gentil » ? Il s’agirait de créer un titre de séjour spécifique d’1 an pour les personnes étrangères travaillant dans les métiers en tension !

Le travail des sans-papiers, interdit mais obligatoire.

« Plus rien ne marcherait si la France expulsait tous les sans-papiers. C’est nous qui faisons les tâches les plus difficiles que les français veulent pas faire. » Marie

La société occidentale, raciste et néo-coloniale considère les êtres humains selon ce qu’elle peut en tirer en termes de profits capitalistes. Cette base est nécessaire pour bien comprendre les politiques migratoires d’un pays à la douloureuse histoire coloniale. La France profite depuis longtemps de la main-d’oeuvre étrangère dans les secteurs de travail en tension et sous-payés, on pense notamment au travail dans le bâtiment depuis la Seconde Guerre mondiale (et même depuis la fin du XIXème siècle) majoritairement effectué par des travailleurs venus du Maghreb, aux femmes Noires qui font le ménage dans les hôtels et gardent les enfants des blancs riches ou encore aux travailleurs nord-africains et turcs recrutés par l’État français pour les travaux forestiers. De manière générale, il y a une répartition raciale des secteurs de travail. Et là, on parle uniquement du travail produit sur le territoire français. Bien sûr, la société occidentale profite aussi du travail de tout plein de gens ailleurs sur la planète, des enfants dans les mines d’or au Burkina Faso aux travailleuses du textile en Asie, en passant par les agriculteurs latino-américains.

  • à lire : Du bled aux corons, un rêve trahi. Logement et mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais, Saïd Bouamama et Jessy Cormont, Dechy, Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais, 2008

« Ils veulent régulariser les sans-papiers qui travaillent alors qu’on a pas le droit de travailler. Comment on est sensé prouver qu’on a travaillé alors que c’est interdit ? Il paraît qu’on peut acheter des faux titres de travail et que c’est seulement avec ça qu’on peut être régularisée. Sinon, c’est trop difficile de trouver des employeurs qui acceptent de faire les démarches légales. » Nada

Ce projet de loi s’inscrit dans la continuité des politiques libérales, bureaucratiques et répressives d’État au service du capitalisme colonial : les forces de l’ordre ont toujours plus de moyens pour mater le prolétariat, et encore plus contre les indigènes/racisés, afin d’asservir la classe ouvrière aux besoins du marché. Les sans-papiers sont la main d’oeuvre idéale pour le capitalisme : faute de mieux, ils n’ont pas d’autre choix que d’accepter les métiers les plus pénibles. Leur précarité et leur difficulté extrême permet de garder un marché du travail sous tension et faire de la concurrence entre travailleur-ses avec papier et travailleur-ses sans droit, pour favoriser un nivellement par le bas. Dans ce contexte, les femmes sans-papiers sont particulièrement vulnérables à l’exploitation par des patrons sans scrupules : que ce soit dans l’hôtellerie-restauration, le service à la personne (dont le travail du sexe) ou le nettoyage, le corps des femmes est poussé dans ses retranchements.

  • à lire : Un troussage de domestique (coordonné par Christine Delphy), éditions Syllepse, août 2011

« – J’ai reçu un mail d’une association pour proposer d’aller faire le marché de Noël, mais c’est du bénévolat ! Il fait trop froid dehors, je veux pas aller travailler gratuitement dans ces conditions, c’est pas possible…
– La France aime trop faire travailler les gens gratuitement ! » Nada & Marie

Le peu de demandes d’asile et de titres de séjour accordés créent une espèce de sale méritocratie pour les prétendant-e-s, qui encourage les demandeur·euse·s à faire un maximum de bénévolat pour valoriser une « intégration » dans le pays et une volonté de s’impliquer dans une vie associative administrée et dirigée principalement par des blanc·he·s. Le résultat, c’est du travail gratuit attendu des personnes racisées qui manquent de tout. Ça ne vous rappelle rien ?

Violences administratives

« On se soumet aux conseils des avocats parce qu’ils sont censés savoir ce qui marche le mieux mais finalement les décisions disent le contraire de leurs conseils ! » Marie

Alors que la plupart des citoyens français blancs n’ont quasiment jamais à avoir recours à un-e avocat-e pour faire valoir leurs droits et encore moins pour faire le tour du monde, les étranger·e·s sont obligé·e·s d’y faire appel pour espérer obtenir une régularisation au bout de plusieurs années de lutte administrative et judiciaire. Face à elleux, une justice austère, mal renseignée et sous pression (voir l’article de Mediapart sur la CNDA). La justice n’est pas seulement de classe (magistrats bourgeois face à prévenus prolos), mais elle est aussi raciste : comment voulez-vous que des sans-papiers, qui connaissent a priori encore moins les lois et les administrations françaises que les nationaux eux-mêmes, fassent le poids ?

source : https://www.mediapart.fr/journal/france/030921/cour-nationale-du-droit-d-asile-des-juges-denoncent-des-pressions

« – Si tu payes pas, on dirait que ton avocat-e est pas motivé pour t’aider vraiment… 
– Moi j’ai payé mais elle avait quand même l’air de s’en foutre.
– Peut-être que tu avais pas assez payé ?
– Elle m’avait demandé 1000 €, j’ai négocié pour ne payer que 900 parce que c’était impossible sinon. Peut-être que c’est pour ça.
– Le mien m’a dit qu’à partir de la 2ème demande, on n’aurait plus le droit à l’aide juridictionnelle. J’ai l’impression que c’est pourtant possible de l’avoir mais c’est comme si elle voulait qu’on paye nous-même pour nous défendre. » Marie & Nada

Les politiques répressives se combinent avec les politiques d’austérité budgétaire et ont pour effet de répandre et renforcer la clandestinité, de condamner les « illégaux » à une dépendance toujours plus violente et sournoise aux réseaux mafieux. Elles augmentent la pression de la corruption sur les circuits légaux. Un bon exemple : des services demandent plus de 100€ pour obtenir un précieux rendez-vous en préfecture. Que ce soit par des méthodes informatiques ou par corruption individuelle, cela illustre bien combien la raréfaction des moyens humains pour traiter les demandes malgré leur augmentation encourage les fraudes opportunistes.

source : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/trafic/plus-de-100-pour-un-rendez-vous-en-prefecture-le-trafic-qui-vise-les-etrangers_5527692.html

La France et l’Europe, les mythes et la réalité

« Quand j’étais au pays, je savais pas qu’il y avait des gens à la rue en France ! Ils montrent pas ça à la télé là-bas ! On voit toujours des belles images de la France, tout a l’air bien, propre et tout… On s’imagine pas que la réalité est aussi différente hein ! » Marie

« Moi je ne savais pas, avant de venir, qu’il y avait toutes ces démarches à faire pour avoir les papiers, pour travailler, pour avoir un logement. Ça fait 5 ans que je suis ici : je mange, je m’habille, je dors… Je suis reconnaissant d’avoir tout ça, envers mes ami-e-s français-e-s qui m’ont aidé. Tout ça, ça rapporte à la France. Si je n’ai pas le droit, je vais finir par devenir délinquant ou juste ne rien faire alors que je pourrais travailler et rapporter de l’argent à l’État. Ce n’est même pas intelligent pour la France et son économie… Il vaudrait mieux pour tout le monde qu’on aie des droits normaux ! Et puis, c’est important pour un pays d’avoir des étrangers, ça rapporte beaucoup de choses !.. » Bah

« En Allemagne, il paraît que c’est pas comme en France : tu peux tout de suite travailler et toucher 1800, 2000 €/mois. C’est pour ça que beaucoup de gens vont là-bas. Par contre, ils expulsent beaucoup plus aussi… Et la langue est plus difficile alors qu’on a appris le français à l’école. » Marie & Nada

En arrivant en France, Nada s’est mariée avec un français avec qui elle avait eu une histoire d’amour pendant ses vacances. Après les noces, son comportement a changé. Il s’est soudainement mis à attendre de plus en plus de choses d’elle, à l’exploiter, à la maltraiter, jusqu’à la violenter tandis qu’il la trompait. Elle est partie de chez lui après plusieurs années, a obtenu de la justice un divorce pour faute du mari. Une reconnaissance seulement symbolique puisqu’elle n’a obtenu ni de réparation financière pour le préjudice subi (handicap, douleurs, sévices psychologiques…), ni de titre de séjour qui lui permettrait de vivre et travailler en France ainsi que de préparer sereinement des recours pour faire valoir ses droits en justice face à son ex-mari, dont les violences restent impunies. Aujourd’hui, Nada est plongée dans une extrême précarité : sans aucune ressource financière, seuls son entourage et la solidarité lui permettent de survivre… Un exemple parmi tant d’autres de la justice raciste et patriarcale qui subsiste aujourd’hui en France.

« – Avec toutes ces démarches, les refus, l’attente, encore les refus… J’ai envie de rien faire, je suis fatiguée. Je mets la télé juste pour avoir de la lumière et du bruit mais j’écoute même pas vraiment. J’ai juste envie de dormir !
– Moi-aussi ! C’est pour ça que j’aime décorer ma chambre avec plein d’objets que j’aime bien, c’est le seul truc qui me fait plaisir. » Marie & Nada

Malheureusement, cette histoire et les autres propos rapportés dans cet article ne représentent pas la totalité de ce que la France et l’Europe infligent aux exilé-e-s du Sud global. Alors contre la loi de l’infâme Darmanin, mais plus globalement contre les politiques coloniales et les frontières : bougez-vous le cul si ce n’est pas déjà le cas ! Jusqu’à quel niveau de violence faudrait-il rester les bras croisés ?

Bonus : quelques slogans de manif

Douce france
Cher pays de mes souffrances
Berceau de l’indifférence

Tout ce que la france a
Elle le doit
Aux immigré-e-s, aux sans-papiers
Tout ce que l’Europe est
Elle est le fruit
Des colonies

Toujours plus de lois
Toujours moins de droits

La télévision
Fabrique votre opinion
Attise la haine
Pour notre division

Administrations
Sévices publics
Violence des papiers
Pour les immigrés

Liberté de circuler
Noirs, arabes ou blancs
On veut le même traitement !

DIMANCHE 12 FEVRIER // BIBLIOTHEQUE MARSHA P. JOHNSON

Ce dimanche 12 février viens à la bibliothèque autogérée féministe queer antiraciste Marsha P. Johnson @ La Pigeonne!

C’est le moment de rendre, emprunter mais aussi échanger autour de tes coups de cœur (romans, BD, essais…), entretenir et profiter à fond de notre formidable zinothèque sur les questions féministes, queers, décoloniales et anarchistes (entre autres) !

de 14h à 18h: Emprunter, lire, chiller, adhérer, discuter, rêvasser sur le canapé…

Cette fois-ci il n’y aura pas de gang d’écriture féministe

BIBLIOTHÈQUE MARSHA P. JOHNSON // AUTOGÉRÉE, FÉMINISTE, QUEER, ANTIRACISTE

Parce que les ressources féministes, queers et antiracistes sont rares, tu trouveras à la bibliothèque Marsha P. Johnson des livres, des zines, des DVD à emprunter, ou encore des trucs DIY à prix libre, un freeshop, une freepicerie.

Appel à mobilisation nationale intersquat contre la loi anti-squat

Après la loi ASAP en 2020 qui permettait une expulsion sans procédure judiciaire, dans le cas du squat d’un « domicile, qu’il s’agisse ou non de la résidence principale », v’la que le gouvernement est en train de nous chier une nouvelle loi du même goût. La proposition de loi kasbarian-bergé est en discussion au sein du gouvernement. Elle a été votée en 1ere lecture à l’assemblée nationale.

Cette proposition de loi prévoit 3 ans de prison et 45000€ d’amende pour le squat de n’importe quel bâtiment « à usage d’habitation », l’élargissement de l’application de la loi ASAP aux bâtiments sans meubles, l’expulsion accélérée de locataires et des délais avant expulsion divisés par 3. Plus d’infos dans cet article complet: https://fr.squat.net/2022/11/24/paris-banlieue-quelques-rendez-vous-contre-la-proposition-de-loi-dediee-a-la-repression-des-squatteur-euse-s-et-des-locataires/

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n’ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles et personnes mal logées, sans logis, menacées d’expulsion explose, tandis qu’il faut maintenant choisir entre se nourrir, payer les charges ou payer son loyer… Cette loi est un cadeau aux investisseurs immobiliers et autres profiteurs. La loi kasbarian-bergé c’est la prison ou la rue !
Mais rien n’est perdu si nous nous unissons et si nous nous mobilisons avant le passage au sénat, locataires, squatteur.ses, sans logis, précaires et sans papiers que l’on soit chômeur.euses, salarié.e.s, étudiant.e.s : se loger est un besoin primordial et un droit fondamental ! Disposer d’espaces collectifs d’organisation politique devrait aussi en être un ! (https://fr.squat.net/2022/12/28/paris-manifestation-se-loger-nest-pas-un-crime/)

La proposition de loi sera discutée au sénat le 31 janvier 2023. D’ici là, des mobilisations s’organisent partout en fRance : des réunions publiques, débats, manifestations et une grande journée de mobilisation le samedi 28 janvier. Un appel à mobilisation nationale intersquat est lancé pour la semaine du 23 au 29 janvier: https://squ.at/r/9477 https://squ.at/r/9477


L’idée est de visibiliser nos espaces, nos luttes, nos expériences, nos vies, nos galères. On aimerait que ce soit un moment pour essayer de se penser ensemble et de créer de la solidarité entre toutes formes de squats, de lieux collectifs et éviter de distinguer des « bon.ne.s » ou « mauvais.es » squatteur.euses.
Que tu sois squatteur.euses ou pas, on peut tou.tes se mobiliser contre cette loi, dans les squats et les lieux amis. Ou encore de faire des actions !
On se dit que créer un rapport de force n’est pas forcément « la » solution et on aime pas se caler sur l’agenda politique du gouvernement, pourtant cette attaque directe rend nécessaire de se mobiliser et de montrer que nous sommes là, présents.es, vivants.es et mobilisés.es. Que non, cette loi ne passera pas sans encombre, UN TOIT C’EST UN DROIT. Cependant, nous espérons tou.tes renforcer, recréer des solidarités intersquat, inter-collectifs, inter-luttes.

Vive les squats et toutes les occupations !

Contre la propriété privée et leur monde de merde, tou.tes mobilisé.es cette semaine du 23-29 janvier !

PS: Et pour comprendre les dimensions politiques et l’ancrage historique des squats, on vous conseille l’émission de radio parleur « Ni loi, ni loyer, la parole aux squatteur.euses »: https://radioparleur.net/2023/01/17/ni-loi-ni-loyer-documentaire/

PS2: On est bien sûr aussi contre la loi immigration, contre la réforme du RSA et celle des retraites!!

Dimanche 08 janvier : perm de la bibli !

Pour bien démarrer l’année et reprendre des forces par les mots, la Pigeonne vous invite comme chaque mois dans sa bibliothèque, ce dimanche 8 janvier 2023.   de 14h à 16h: GANG D’ECRITURE FEMINISTE! Pas besoin de savoir écrire, viens te lancer dans l’écriture de manière collective et kiffer ensemble, se sentir plus fort-e-s et oser prendre le stylo!

16h-18h: c’est le moment de rendre, emprunter mais aussi échanger autour de tes coups de cœur (romans, BD, essais…), entretenir et profiter à fond de notre formidable zinothèque sur les questions féministes, queers, décoloniales et anarchistes (entre autres) !

La Pigeonne est le squat anarcha-féministe, queer et antiraciste de Strasbourg. C’est un lieu d’habitation et d’activité autogéré, par et pour les femmes et les personnes queers, en mixité choisie sans hommes cisgenres.

BIBLIOTHÈQUE MARSHA P. JOHNSON // AUTOGÉRÉE, FÉMINISTE, QUEER, ANTIRACISTE

Parce que les ressources féministes, queers et antiracistes sont rares, tu trouveras à la bibliothèque Marsha P. Johnson des livres, des zines, des DVD à emprunter, ou encore des trucs DIY à prix libre, un freeshop, une freepicerie.

C’est un espace de rencontre, d’échange et de solidarité, un espace où trouver de la force, où nourrir tes rages, tes luttes et tes désirs.

* Adhésion à la bibliothèque nécessaire pour emprunter (à prix libre).

* Zines, atelier, nourritures et objets DIY à prix libre (vous pouvez aussi apporter à boire et à manger).

Les dons/prix libres sont les principales ressources du squat et de la bibli pour payer le toner, l’élec, l’eau, le papier, la bouffe…

Mixité choisie: sans mecs cis

Email: lapigeonne(at)riseup[dot]net

DIMANCHE 11 DECEMBRE 14h-18h PERMANENCE DE LA BIBLIOTHEQUE MARSHA P. JOHNSON

Mixité choisie: sans mecs cis

de 14h à 16h: GANG D’ECRITURE FEMINISTE! Pas besoin de savoir écrire, viens te lancer dans l’écriture de manière collective et kiffer ensemble, se sentir plus fort-e-s et oser prendre le stylo!

16h-18h: c’est le moment de rendre, emprunter mais aussi échanger autour de tes coups de cœur (romans, BD, essais…), et profiter à fond de notre super riche zinothèque sur les questions féministes, queers, décoloniales et anarchistes!

La Pigeonne est le squat anarcha-féministe, queer et antiraciste de Strasbourg. C’est un lieu d’habitation et d’activité autogéré, par et pour les femmes et les personnes queers, en mixité choisie sans hommes cisgenres.

BIBLIOTHÈQUE MARSHA P. JOHNSON // AUTOGÉRÉE, FÉMINISTE, QUEER, ANTIRACISTE

Parce que les ressources féministes, queers et antiracistes sont rares, tu trouveras à la bibliothèque Marsha P. Johnson des livres, des zines, des DVD à emprunter, ou encore des trucs DIY à prix libre, un freeshop, une freepicerie.

C’est un espace de rencontre, d’échange et de solidarité, un espace où trouver de la force, où nourrir tes rages, tes luttes et tes désirs.

* Adhésion à la bibliothèque nécessaire pour emprunter (à prix libre).

* Zines, nourritures et objets DIY à prix libre.

Email: lapigeonne(at)riseup[dot]net

Bibliothèque Marsha P. Johnson, Squat La Pigeonne, 25 rue des pigeons, 67200 Strasbourg

Nos corps, ta gueule!

A chaque fois que l’époque est propice à la montée de l’extrême droite et de ses idées conservatrices, les libertés que beaucoup considèrent comme acquises sont menacées. Aujourd’hui, le droit à l’avortement pour lequel de nombreux.ses féministes se sont battu.e.s durant des décennies est bel et bien remis en question.


En fait, un pays sans avortements, ça n’existe pas. Un pays anti-avortement, c’est un pays où les personnes qui avortent sont contraintes à des interventions médicales clandestines. C’est un pays qui interdit l’accès aux structures de soin et d’accompagnement nécessaires à la santé physique et mentale des personnes concernées. C’est un pays qui alimente les inégalités sociales, en séparant celleux qui ont les moyens d’aller à l’étranger et/ou de payer cher des interventions illégales, et celleux qui n’ont pas ces ressources matérielles et qui sont poussé.e.s vers des solutions beaucoup plus dangereuses, voire mortelles. Lutter contre l’avortement, c’est oeuvrer contre la santé et contre la liberté de ces personnes. C’est se rendre complice d’inégalités et de violences sexistes, classistes, racistes, validistes, putophobes etc…


Aussi, le droit à l’avortement ne concerne pas uniquement les femmes cisgenres et dyadiques: les personnes intersexes et les personnes transmasculines sont elles aussi concernées, et sont encore trop facilement invisibilisées ou silenciées. On rappelle également que les personnes concernées ne sont pas toutes blanches, bourgeoises et valides. La lutte pour le droit à l’avortement est une lutte intersectionnelle, au même titre que n’importe quelle autre lutte féministe.


La question de l’avortement touche toutes les personnes opprimées et exploitées par le patriarcat et par le capitalisme. S’attaquer au droit à l’avortement, c’est s’attaquer à toutes les personnes qui subissent le sexisme. C’est s’attaquer à notre droit à disposer de notre corps et de nos libertés. C’est faire de nous des objets, et non des sujets, de la société. 


Les pays qui reculent sur le droit à l’avortement reculent aussi sur les droits des personnes trans*, des personnes migrantes et des personnes précaires. Bien souvent, ces vagues liberticides vont de pair avec un accès de plus en plus réduit aux soins et à la médecine, tout particulièrement pour les classes populaires et marginalisées. Quand un pays s’attaque à un droit fondamental, c’est tous les autres droits acquis par les luttes qui sont mis en péril. Contre cela, nos ressources sont et ont toujours été communautaires et collectives : on ne peut pas lutter seul·e.


Mercredi 23 novembre (2022) de 18h à 19h se tient au parlement européen de strasbourg une réunion anti-avortement. Cette réunion s’intitule : « S’opposer à l’avortement aux états-unis et en europe : la voie à suivre ». Le ton est donné. Elle est organisée par l’european centre for law and justice (« centre européen pour le droit et la justice » en français), une ONG chrétienne conservatrice fondée à strasbourg, en lien avec de nombreux pays dont les états-unis, l’italie, la pologne et la russie. Elle s’inscrit dans la continuité des valeurs patriarcales racistes et liberticides portées par le centre américain pour la loi et la justice. 


Le 17 novembre 2022, le directeur de l’ECLJ Grégor Puppinck avait envoyé à la députée Pascale Martin une lettre anti-avortement sur laquelle était scotché un fœtus en plastique. Ce courrier visait clairement à déstabiliser cette députée avant qu’elle aille défendre l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution française. 


Quelques jours plus tard, l’ECJL organise sa réunion anti-avortement au parlement européen de strasbourg. Prêter des locaux pour organiser une réunion, c’est soutenir les personnes qui se réunissent. C’est leur donner accès à des moyens matériels considérables (une salle, des équipements), à une visibilité et à une légitimité. On devrait être inquiet·es et révolté·es de savoir que le parlement européen soutient les actions anti-avortement de l’ECJL. Un parlement qui soutiendrait la défense du droit à l’avortement refuserait d’accueillir une telle organisation. En fait, la présidente actuelle du parlement européen, Roberta Metsola, élue en janvier 2022, est ouvertement anti-avortement. 

Un rassemblement est prévu mercredi 23 novembre à 18h devant le parlement européen. Venez avec rage et pancartes!


Pour information : En 2022 aux états-unis, une dizaine d’états ont interdit l’accès à l’avortement. La cour suprême a également annulé un arrêté datant de 1973 qui avait pour rôle de protéger le droit à l’avortement dans tout le pays. Prochainement, plus de 16 états pourraient suivre la même voie et interdire l’accès à l’avortement. Cette même année, environ 300 lois qui discriminent, marginalisent et oppriment les personnes trans* ont été voté aux états-unis. En Pologne, l’ECLJ a participé au recul de l’accès à l’avortement, qui est interdit depuis 2020. A Malte également (ou 91% de la population est catholique), l’avortement est illégal, passible de 18 mois à trois ans de prison.

Le droit à l’avortement est un droit fondamental qui ne devrait jamais être considéré comme acquis : nous devrons toujours lutter pour ce droit, comme pour tous les autres. Dans tous les pays où la droite et l’extrême droite arrivent au pouvoir, il est sûr que le droit à l’avortement est menacé et qu’il faut se battre pour le conserver !